Comment se lancer?

Discussion il y a quelques temps avec une visiteuse à l'eclau. Elle a envie de se mettre à son compte, est encore employée, prépare gentiment le terrain. Notre sympathique discussion m'a donné envie de mettre par écrit quelque conseils. Tout d'abord, suivant le domaine dans lequel on se lance, et suivant la maturité de son projet d'indépendance professionnelle, il peut valoir la peine de réfléchir un peu à son positionnement. Qu'est-ce qu'on va offrir exactement? En quoi va-t-on se différencier de tous les autres qui offrent des services similaires ou voisins?

Pour s'aider à ça, si on patauge un peu, ça vaut la peine de se plonger un peu dans Business Model You (basé sur le célèbre Business Model Generation). Une méthode qui vous prend par la main pour réfléchir à vos services, votre clientèle, comment vous allez communiquer, et comment transformer tout ça en revenu.

La deuxième question qui se pose toujours c'est "mais comment trouver des clients?" Là, les conseils que j'ai à donner suivent comment j'ai fait les choses: faire en sorte que les gens puissent me trouver. Réseauter, bien sûr, mais surtout, se rendre visible en ligne: écrire un blog.

Dans ce blog, on va parler de notre domaine d'expertise, avec une approche "j'explique à mes amis ou connaissances autour d'un bon repas". Détendu, pas "bullshit" ni "marketing". Just raconter simplement. Pas besoin de faire un article par jour -- si on démarre déjà avec un par semaine, au bout de six mois on aura un corpus d'une trentaine d'articles qui

  1. permettront à un éventuel futur client de découvrir votre existence (merci Google, merci les partages sur Facebook);
  2. permettront à un client intéressé de constater l'existence de votre expertise (ça remplace un peu la recommandation de bouche à oreille).

Ce qui est important, avec le blog, c'est de ne pas essayer de "vendre" ou "se promouvoir". Il faut rester branché partage, être utile, parler de ce qui nous intéresse. Ecrivez des choses qui sont déjà à peu de choses près dans votre tête -- n'allez pas faire des grandes recherches pour faire un article. C'est ce que vous savez qu'il s'agit de documenter, pas ce que vous êtes capable de trouver à coups de Google ou Wikipedia.

Posez-vous la question: "qu'est-ce qui serait utile aux gens qui pourraient un jour devenir mes clients?" Votre blog, c'est l'endroit où vous donnez gratuitement, et pas forcément (probablement pas, en fait) les choses que vous vendez. Si vous dépannez quelqu'un grâce à vos écrits, et qu'un jour il a besoin de services que vous offrez, il est bien possible qu'il vienne frapper à votre porte...

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Rentabiliser l'espace... ou pas

Depuis quelques mois, les gérants d'espaces coworking de Suisse Romande font connaissance et se rencontrent régulièrement. Ça nous permet de mieux nous connaître, de discuter avec des pairs de nos problématiques de gestion (quand on en a!), de conseiller ceux qui démarrent, etc. En Suisse Allemande, ça bouge aussi (malheureusement, et pas faute de vouloir faire autrement, un peu de l'autre côté de la barrière des roesti, mais on y travaille), avec la création de Coworking Switzerland.

Je me rends compte avec ces discussions que les préoccupations des gestionnaires d'espace qui font ça "à côté" (comme moi) ou bien "comme job", diffèrent parfois. Par exemple, un point qui est souvent à l'ordre du jour pour beaucoup de gestionnaires (pas juste romands, c'est quelque chose dont on parlait déjà beaucoup à Coworking Europe à Paris), c'est la rentabilisation de l'espace.

Des initiatives comme PopUpOffice ou Copass fleurissent. Ce sont de bonnes initiatives, mais quand je les regarde froidement en me demandant en quoi elles serviraient l'espace que je gère, je ne vois pas. L'eclau est un petit espace, qui ne cherche pas à être profitable, juste à rentrer dans ses frais, et où on ne veut surtout pas "remplir les sièges vides" avec des personnes qui ne sont pas membres (réguliers ou occasionnels).

Ça ne veut pas dire qu'on est fermés aux visiteurs. On a régulièrement des gens de passage qui viennent quelques jours, ou pas plus tard que l'autre semaine, une personne qui est venue travailler à l'eclau 3 jours en attendant que le wifi soit installé chez elle. L'eclau a d'ailleurs dès le début été inscrit au Coworking Visa, accord léger qui vise à faciliter la mobilité des coworkers entre les espaces.

Le coworking prend des formes extrêmement variées. Et je pense que dans une typologie des espaces ou des gestionnaires, la question "est-ce ton job principal ou une activité accessoire" est déterminante.