Fluctuations

Je me souviens de la première fois que j'ai vraiment porté mon attention sur cette idée: ma soeur, qui gère depuis de nombreuses années un centre de loisirs pour enfants et adolescents, m'expliquait que la fluctuation de fréquentation du lieu était un phénomène connu des sciences sociales. Il y a des "générations" de jeunes qui occupent l'espace, des équipes soudées, actives et impliquées, qui en quelque sorte ne "laissent pas la place" à la relève. Pas exprès, bien sûr. Mais souvent il faut attendre que les "anciens" s'en aillent pour que le centre se remplisse à nouveau. A l'occasion d'un de mes séminaires de philosophie à l'uni, j'ai compris aussi que la vie était un permanent déséquilibre. Les reactions chimiques mêmes qui font vivre un organisme sont des réactions oscillantes, qui n'atteignent en fait jamais (ou très lentement) leur point d'équilibre.

Ça se voit à l'échelle macro de la vie, de nos vies: il y a des périodes ou tout s'accumule, puis où tout est calme. En tant qu'indépendant, on connaît bien le cycle famine/abondance.

Et à l'eclau, je le vois aussi. En ce moment, l'espace coworking lausannois accueille toute une équipe de coworkers qui fréquentent très régulièrement les lieux. Le taux d'occupation est élevé. C'est très sympa! Cet été, c'était le désert. Ça fluctue.

Je me souviens aussi, il y a quelques années, d'un eclau essentiellement féminin. Maintenant, il y a nettement plus d'hommes que de femmes. Fluctuation également!

Je crois qu'on finit par être en paix avec sa vie et ses projets si on accepte que leur équilibre sera toujours instable. La vie, c'est le mouvement.